Les relations transatlantiques et l’environnement international

Sous la direction de Josiane Tercinet, Editions Bruylant, Bruxelles, 2005, Coll. Etudes Stratégiques Internationales, Association France-Canada d’Etudes Stratégiques, Grenoble, 260 pages

Cet ouvrage a été réalisé à partir des travaux du colloque de l’Association franco-canadienne d’études stratégiques, à Grenoble, en novembre 2003. Ce sont donc les points de vues d’auteurs francophones sur les relations transatlantiques, globalement situées dans la « crise » Une attention particulière y est accordée à la place et du Canada et de la France, dans une période dominée par l’affaire irakienne, impliquant une critique de l’hégémonie américaine qui mènerait à l’impasse internationale, contrairement au modèle européen. Cependant, ils en concluent que le «lien » ne peut être rompu et se joue désormais à travers le duo UE – OTAN.



Le pouvoir normatif du Conseil de sécurité des Nations Unies : portée et limites

Catherine Denis, Editions Bruylant, Bruxelles, 2004, Coll. de Droit International, 408 pages

Depuis les années 90, le Conseil de sécurité a une activité de plus en plus importante en droit international ; le règlement de différends, comme par exemple sur la frontière entre l’Irak et le Koweït ou la mise en place d’organes, comme par exemple le Tribunal pénal international pour la Yougoslavie. Lorsqu’il crée des règles générales, comme par exemple sur la lutte contre le terrorisme, se pose la question de sa compétence et du soutien des Etats membres.



L’Art de la Paix. Approche transdisciplinaire

Sous la direction de Pierre Calame, Benjamin Denis et Eric Remacle, Presses Inter-universitaires Européennes - Peter Lang, Bruxelles, 2004, Coll. Regards sur l’International (n°1), 363 pages

Ce recueil de textes a été rassemblé sur base des contributions au colloque « L’Art de la Paix. Approche transdisciplinaire » qui a inauguré la chaire Bernheim d’Etudes sur la Paix et la Citoyenneté de l’Université Libre de Bruxelles, le 9 novembre 2001. Les textes sont répartis en trois parties : « De la violence à la paix », « La culture de la paix » et « La paix comme enjeu international ». La transdisciplinarité de l’ensemble en fait sa richesse, en même temps que sa difficulté car les relations entre les textes et leurs insertions dans les thématiques ne sont pas toujours évidentes. La troisième partie forme un tout plus cohérent, invitant à une lecture plus formelle, politique et juridique des relations internationales, à la recherche d’une communauté internationale garante de la Paix.



La guerre d’Irak. Prélude d’un nouvel ordre international ?

Sous la direction de Barbara Delcourt, Denis Duez et Eric Remacle, Presses Inter-universitaires Européennes - Peter Lang, Bruxelles, 2004, Coll. Regards sur l’International (n°5), 259 pages

Au-delà de la question du titre, du regret de cette guerre, le discours même sur la guerre, « fabrique du réel », n’est-il pas un débat « occidental » sur l’ordre international ? Les contributions, complémentaires et parfois plurielles, interrogent plus finement les questions de l’impérialisme et du multilatéralisme, du dialogue des civilisations, de la guerre et de la paix. Tout comme la relation entre le droit et la sécurité internationale, la résilience des sociétés s’adaptant à leurs changements imposés. Un ouvrage bien agencé et d’une belle mise en page.



Géopolitique de l’Iran

Mohammad-Reza Djalili, Editions Complexe, Bruxelles, 2005, Coll. Géopolitique des Etats du monde (n°10), 143 pages

En cette année décisive pour l’Iran, qui veut tenir son rang dans l’ordre régional et international, il était opportun de publier ce guide. Pari réussi pour M.R. Djalili, qui nous synthétise fort bien son histoire millénaire et sa société, 25 ans après la révolution islamique. Il reprend les préalables linguistiques, culturels et religieux, « l’iranité », les éléments pré-islamiques. L’aire d’influence iranienne s’étend au-delà de ses frontières tandis que plusieurs minorités importantes vivent de part et d’autre. L’opposition en exil est bien organisée. Passé la décennie du cycle révolutionnaire et de la guerre défensive, puis les périodes d’ouvertures, il constate que la société a divorcé du pouvoir, que la timide réforme a été confisquée par la théocratie. Le régime reste militarisé et s’arme, tandis que l’économie, centralisée, fonctionne pour des exportations stratégiques. Des pressions extérieures se rapprochent alors même que l’Amérique a liquidé deux régimes voisins hostiles, en Irak et en Afghanistan. Il y a un « mystère » iranien, dans sa cohésion interne et sa géopolitique en équilibre à un carrefour.



Histoire de la Belgique. De l’antiquité à nos jours

Marie-France Bitch, Editions Complexe, Bruxelles, 2004, Coll. Questions à l’Histoire, 300 pages

Une Histoire de la Belgique vue de l’étranger ! Personne n’étant prophète en son pays, c’est en effet une Française qui vient nous la raconter. Une histoire assez classique mais réussie, même s’il s’agit d’une synthèse. La cohésion du pays est perçue comme trans-historique tout en tenant compte des divergences de cultures. Une attention particulière est réservée aux affaires étrangères et à la construction européenne, perçue comme une destinée manifeste d’une Belgique en pointe du fédéralisme européen.



Rwanda. Un génocide oublié ? Un procès pour mémoire

Laure de Vulpian, Editions Complexe, Bruxelles, 2004, Coll. Questions à l’Histoire, 303 pages

Le livre reprend en substance le contenu d’une série d’émissions de France Culture sur le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. Il se base au départ sur les « minutes sonores » du procès à Bruxelles des « Quatre de Butare », en 2001. Un regard et un style journalistique qui veulent éclairer, par différents apports, ces faits atroces et imprescriptibles. Edifiant témoignage. Une question à l’Histoire qui interroge autant la Belgique que l’Afrique.



Au sein de la Maison-Blanche

La formulation de la politique étrangère des Etats-Unis Charles-Philippe David, Presses de l’Université Laval, Sainte-Foy (Québec), 2004, Coll. Politique étrangère et de sécurité, 2° édition, 737 pages

Que ceux qui s’attendent à une vision du Bureau Ovale à partir d’un angle spécieux se rassurent : il s’agit bien d’un très sérieux et copieux livre de sciences politiques. Sur 3 chapitres, le processus, le système et le contexte décisionnel américains nous sont expliqués. Ensuite, sur 9 chapitres, au sein de la Maison-Blanche, l’activité du NSC (Conseil national de sécurité) est analysée, période par période, de 1947 à 2004. Illustrés par quelques études de cas assez exemplaires de chaque période. Le tout augmenté, en annexes, d’organigrammes, d’un index des noms propres et d’une forte bibliographie. A lire.