Ce rapport présente une synthèse des principales statistiques relatives aux dépenses militaires mondiales, aux transferts internationaux d’armement conventionnels, et à l’aide publique au développement. La plupart de ces données ont été établies par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), une référence internationale depuis 1966. Elles sont complétées par les statistiques du Congressional Research Service aux États-Unis, ainsi que par celles du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
En 2005, les dépenses militaires mondiales se sont élevées à 1 118 milliards de dollars courants, soit 2,5 % du produit intérieur brut mondial. L’évaluation financière du commerce mondial des armements conventionnels est de l’ordre de 50 milliards de dollars par an, soit environ 0,5% des échanges commerciaux mondiaux de biens. Plus de 80 % de ces armements sont exportés par cinq des plus grandes puissances : la Russie, les États-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. On observe cependant que 70 % de ces exportations sont à destination des pays les plus pauvres de la planète.
Certaines comparaisons parlent d’elles-mêmes. Une année de dépenses militaires des 32 pays les plus riches suffirait à effacer l’entièreté de la dette des 58 pays les plus pauvres. Dès 1997 d’ailleurs, le PNUD soulignait que 80 milliards de dollars par an – moins de 10 % des dépenses militaires mondiales – suffiraient pour fournir à tous les habitants des pays en développement un accès aux services sociaux de base et à les sortir de l’extrême pauvreté. Le véritable obstacle n’est donc pas un manque de ressources, mais un déséquilibre dans leur affectation et un manque d’engagement politique : c’est ainsi que se créent les conditions propices à l’émergence de nouvelles menaces qui, à leur tour, confortent les arguments favorables aux développements de nouvelles générations d’armements, grevant davantage encore les ressources disponibles. Un cercle vicieux à briser, d’urgence.