Synthèse
- Plus de trois ans après l’opération Enduring Freedom, au terme de laquelle les Etats-Unis et une coalition internationale renversèrent le régime des Taliban en décembre 2001, les problèmes d’insécurité et de stabilité demeurent aigus en Afghanistan.
- Pour lutter contre ces problèmes, 19 « Equipes provinciales de reconstruction » (EPR) opèrent dans différentes régions. Il s’agit de structures militaro-civiles régionales, formées de personnel américain et international.
- Bien que composées à 90 % de personnel militaire, ces EPR interviennent énormément dans les domaines de l’aide au développement et de l’aide humanitaire. Le financement des EPR a ainsi permis la réhabilitation ou la construction de plus de 400 écoles, 600 puits et 170 cliniques.
- Les gouvernements américain et britannique conçoivent ouvertement leur aide humanitaire comme un instrument de combat contre le terrorisme. L’exemple de l’EPR de Mazar-i-Sharif montre que l’aide dans la région a été conditionnée à la collaboration des populations à la lutte contre les groupes armés, et qu’elle est réalisée sans coordination avec les organisations humanitaires.
- Cette politique se répercute également sur la qualité de l’aide apportée et crée une confusion, dans l’esprit des populations, entre le travail des organisations non gouvernementales et les EPR, essentiellement militaires.
- Les ONG sont ainsi devenues la cible de mouvements radicaux, qui ont assassiné 37 travailleurs humanitaires depuis début 2003.
- En conséquence, les ONG demandent une redéfinition claire du mandat et du rôle des EPR, qui doivent, selon elles, recentrer leur action sur la stabilisation et la sécurité. Elles souhaitent également que soit instaurée une collaboration plus étroite avec le gouvernement et les autorités.