Vous ne pouvez pas voir ce courriel ? Lisez-le en cliquant ici 27/08/2012 


La Russie soutient une Afrique sans armes nucléaires
Le 30 août 2010, le président russe Dmitry Medvedev a soumis deux protocoles du Traité de Pelindaba à la ratification par la Duma. De part ce traité, l’Afrique est théoriquement une zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN) depuis l’année dernière, rejoignant de fait quatre autres ZEAN dans le monde (le Pacifique Sud, l’Asie du Sud-est, l’Asie centrale, l’Amérique latine et les Caraïbes). Les protocoles interdisent l’utilisation ou la menace d’utiliser une arme nucléaire à l’encontre des États-parties au traité et tout essai d’un engin explosif nucléaire sur ce continent par les cinq États dotés de l’arme nucléaire (Chine, France, États-Unis, Royaume-Uni et Russie). L’ensemble des protocoles ont été signés par les cinq États nucléaires en 1996 mais les États Unies et la Russie ne les ont pas ratifiés.
Depuis 15 années, le principal obstacle à ces ratifications réside dans la question du statut légal de l’atoll de Diego Garcia. Ce territoire, possession de la couronne britannique, est réclamé par l’île Maurice qui y clame sa souveraineté. Lorsque les autorités britanniques ont ratifié les protocoles en 2001, elles y joignirent une réserve annonçant qu’elles considéraient que ce territoire n’était pas concerné par le Traité de Pelindaba. Et pour cause, Diego Garcia représente un intérêt stratégique crucial car il accueille un complexe militaire américain utilisé dans les opérations de combat au Moyen-Orient, en Asie du Sud et en Afrique. Selon un article publié dans the Bulletin of the Atomic Scientists le 8 octobre 2009, des sous-marins nucléaires américains y stationnent à l’occasion.
Dès lors, pourquoi la Fédération de Russie a-t-elle subitement décidé de ratifier les deux protocoles ?

Une des réponses réside dans la décision de l’Administration Obama au début du mois de mai 2010 d’obtenir le consentement du Sénat américain en vue de la ratification des protocoles du Traité de Pelindaba. La Russie semble avoir voulu emboiter le pas à la décision américaine pour ne pas se retrouver isolée. Cependant, il n’y a aucune indication laissant penser que les États-Unis appliqueront les garanties négatives de sécurité à l’île de Diego Garcia lorsque les protocoles auront été ratifiés. Dans le cas contraire, la Russie pourrait inclure à son tour une réserve lors de la ratification. L’Afrique ne pourra être considérée comme une véritable zone exempte d’armes nucléaires tant que l’île de Diego Gracia ne sera pas elle-même une ZEAN à part entière.



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