L’élection présidentielle de novembre 2010, censée mettre un terme à plus d’une décennie de crise en Côte d’Ivoire, portait en elle un immense espoir de changement. Pourtant ce scrutin opposant, au second tour, le président sortant Laurent Gbagbo à son adversaire historique Alassane Dramane Ouattara, a plongé le pays dans une guerre civile meurtrière. Les cinq mois de crise n’ont pas épargné les populations civiles qui ont été victimes de nombreuses violations des droits humains et ont souffert de fortes pénuries, notamment pour ce qui est des services de base. La région ouest-africaine a également subi les ondes de choc de la crise sur les plans sécuritaires, humanitaires, économiques et financiers et mettra sans doute quelques années à s’en remettre.
Les valses diplomatiques de plusieurs acteurs régionaux et internationaux ainsi que les lourdes sanctions économiques n’y ont rien fait : Laurent Gbagbo décidait de se maintenir au pouvoir à tout prix envers et contre tous. C’est finalement l’intervention militaire de la Communauté internationale afin de protéger les civils qui a permis de mettre un terme aux violences armées et d’installer à la présidence celui que les urnes avaient, selon l’ONU, désigné comme vainqueur du scrutin, Alassane Ouattara.
Le 11 décembre 2011, les élections législatives ont pu se dérouler en Côte d’Ivoire, marquant la fin du cycle de normalisation politique entrepris il y a une décennie déjà et la poursuite de la reconstruction physique et morale du pays. Sur le plan international, la crise ivoirienne n’a pas manqué de soulever des questions sur l’attitude de certains acteurs en matière de prévention et de gestion des crises.