L’histoire du conflit congolais et de la Mission des Nations unies au Congo se confondent depuis 1999, pour le meilleur comme pour le pire. La MONUC fut, tout au long de son histoire, un laboratoire d’une paix qui, après bientôt dix ans de présence, reste introuvable. C’est pourquoi ce rapport tente de faire le point sur les avancées et les échecs de l’ONU en RDC.
Du côté des succès, il faut épingler la tenue des élections présidentielles, législatives et régionales, même si les élections locales se font toujours attendre. La sécurité s’est améliorée sur la plus grande partie du territoire et des opérations robustes ont permis de convaincre certains chefs rebelles de rendre leurs armes. Toutefois, cela n’a pas empêché les FARDC de connaître une série de déconvenues militaires face aux insurgés du Kivu.
En matière d’échecs, la liste reste longue avec un processus de DDR en panne faute d’argent et d’accord politique, une réforme du secteur de sécurité qui a créé une nouvelle armée sans aucune cohésion, trop peu formée, mal payée et au commandement souvent corrompu et peu fiable. Si bien que la police et les militaires sont souvent les auteurs de violations des droits humains, avec les miliciens du FDLR et du CNDP. Partout, l’impunité reste de mise.
La durée exceptionnelle du mandat de la MONUC permet aussi d’apprécier le chemin parcouru en termes de notoriété. Incontestablement, la connaissance du terrain s’est fortement améliorée mais c’est loin d’être suffisant pour que tous les Congolais se sentent en sécurité. D’autant que divers scandales d’abus sexuels et de trafics en tous genres sont venus brouiller l’image des soldats de la paix au moment même où une certaine amélioration était enregistrée au sein de l’opinion. Le chemin de la paix en RDC reste escarpé et semé d’embûches. Faudra-t-il encore dix ans pour qu’aboutisse cette Longue Marche à la congolaise ?