Ce rapport présente une synthèse des principales statistiques relatives aux dépenses militaires mondiales, aux transferts internationaux d’armements conventionnels, et à l’aide publique au développement. La plupart de ces données ont été établies par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), une référence internationale depuis 1966. Elles sont complétées par les statistiques du Congressional Research Service aux États-Unis, ainsi que par celles du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
En 2006, les dépenses militaires mondiales se sont élevées à 1 204 milliards de dollars courants, soit 2,5 % du produit intérieur brut mondial. L’évaluation financière du commerce mondial des armements conventionnels est de l’ordre de 50 milliards de dollars par an, soit environ 0,4 % des échanges commerciaux mondiaux de biens et services. Au cours de la décennie écoulée, plus de 50 % de ces armements ont été exportés par les deux premières puissances : les États-Unis et la Russie. Les quatre principaux exportateurs européens d’armements – la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas – ont réalisé ensemble 23,5 % des transferts mondiaux. En 2006, plus de 73 % de ces exportations d’armes étaient toujours destinés aux pays les plus pauvres de la planète.
Ces réalités compromettent fortement les chances d’atteindre les « Objectifs du millénaire pour le développement » (OMD) fixés pour 2015 par les chefs d’État, lors du Sommet du millénaire en 2000. Il ne peut en effet y avoir de développement sans sécurité, pas plus que de sécurité sans développement. La réalisation des OMD impose aux gouvernements d’agir en conséquence sans plus tarder, par une révision profonde de leurs priorités budgétaires et de leurs politiques industrielles et commerciales en matière de production et de commerce des armes. Luc Mampaey est chargé de recherche au GRIP.