Le Groupe d’experts, mandaté par le Conseil de sécurité depuis juin 2000 pour réaliser plusieurs études sur exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses en République Démocratique du Congo (RDC), a rendu son quatrième rapport le 23 octobre 2003.
Lors de ses précédents travaux, le Groupe avait démontré le lien entre trafic de ressources naturelles et pérennisation du conflit en RDC. Sa troisième étude, publiée en octobre 2002, désignait nommément 157 firmes et individus dont les activités finançaient directement ou indirectement la poursuite des combats. Il avait alors suscité de vives réactions.
Bien que ce quatrième rapport se veuille plus consensuel, il a été qualifié par certains de « giclée d’eau tiède »[1], il laisse un « goût d’inachevé »[2], pour d’autres. Ce texte ne fait pas l’unanimité parce qu’il a été purgé d’éléments jugés nuisibles au bon déroulement de la période de transition. Les informations concernant les détails de l’exploitation des ressources et du trafic d’armes ont été transmises au Conseil de sécurité mais sont restées confidentielles. Il ne fait aucun doute qu’un certain nombre de personnes mises en cause dans ce document gardé secret occupent aujourd’hui des postes importants au sein des institutions de transition. La paix exige parfois de se taire.