Compromis bancal, parfois au seuil de l'illisibilité pour le lecteur non initié au jargon communautaire, le « Traité établissant une Constitution pour l'Europe » [1] sur lequel se sont finalement entendu les 25 chefs d'Etats et de gouvernements réunis à Rome le 24 octobre 2004 révèle, en matière de sécurité, de défense et d'armement, quelques innovations. Le moins que l’on puisse dire est que l’idée très en vogue d’une « Europe, puissance tranquille » empruntée à Tzvetan Todorov [2] est plutôt malmenée. Les nouvelles dispositions de ce traité « constitutionnel » fournissent au renforcement du militarisme européen le cadre favorable qu’attendaient beaucoup d’États et d’industries. Il libère résolument les ambitions de puissance militaire des entraves qu’avaient maintenues Maastricht, Amsterdam et Nice ...