Résumé
Au cours des cinq dernières années, la Géorgie a multiplié par quatorze ses dépenses militaires et procédé à l’acquisition de quantités impressionnantes d’armements sur le marché de l’occasion. A ces masses d’équipements vétustes, souvent d’origine russe, s’ajoutent les livraisons d’armements modernes et l’assistance militaire fournie, pour l’essentiel, par les États-Unis et Israël. Cette accumulation effrénée d’armements démontre le caractère prémédité de l’offensive de Mikheïl Saakashvili sur l’Ossétie du Sud.
Une grande proportion de ces transferts d’armes vers la Géorgie n’a pas été déclarée au Registre des Nations unies sur les armes conventionnelles. Il faut aussi souligner la complicité non dissimulée de plusieurs États membres de l’Union européenne dans ce surarmement géorgien, et cela en dépit des critères établi par le Code de conduite de l’Union européenne en matière d’exportation d’armes. Ceci démontre que les instruments de contrôle des transferts d’armements ne jouent pas correctement leur rôle en matière de prévention de conflit, et rappelle l’urgence de transformer le Code européen en un instrument juridiquement contraignant.