La Conférence du Traité de non-prolifération 2010 : des avancées en demi-teinte
Au terme d’un mois d’âpres négociations, la huitième Conférence de révision du Traité de non-prolifération s’est achevée vendredi 28 mai sur un accord unanimement salué par les 189 États-parties au Traité. La déclaration finale réaffirme le rôle central du TNP comme pierre angulaire du régime de non-prolifération. Elle a également permis de revigorer l’importance du travail de l’Agence internationale de l’énergie atomique après une période caractérisée par des critiques exacerbées et généralement non fondées à l’encontre de l’agence onusienne.
Les négociations au sein des trois grands comités de travail (désarmement, non-prolifération et utilisation pacifique de l’énergie nucléaire) ont, dès le début, été dirigées dans un seul et même but : forger des avancées significatives dans une ère favorable aux questions de désarmement et de non-prolifération. Toutefois, la réalité du jeu de la diplomatie internationale a très vite repris le pas sur les déclarations de principes. Ainsi, les cinq États permanents du Conseil de sécurité (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) ont freiné l’adoption de dates butoirs concernant leur désarmement nucléaire tandis que les pays du mouvement des non-alignés protégeaient leur droit inaliénable d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins civiles et de se retirer du Traité. A l’image des précédentes conférences de révision, la question de l’instauration d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient a ravivé les interrogations sur le processus de paix dans cette région. L’accord sur un projet de conférence internationale sur cette question en 2012 a été quelque peu terni par la déclaration de l’État d’Israël annonçant qu’il n’y participerait pas. De même, l’absence de débat concret sur la question du dossier nucléaire iranien contribue à minimiser le succès de ce sommet.
Les attentes et espoirs suscités par cette Conférence de révisions 2010 ont été dans une certaine mesure déçus en raison du manque d’avancées concrètes sur la question du désarmement des États dotés de l’arme nucléaire. Toutefois, les 64 actions adoptées dans la déclaration finale devront être les fondations sur lesquelles il faudra travailler en vue des prochaines échéances et notamment la Conférence de révision de 2015.