La Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) a clôturé ses activités en décembre 2010, à la veille des élections générales dans les deux pays. La fragilité de ses acquis résulte des faiblesses de son mandat, essentiellement humanitaire alors que les problèmes sont politiques. Ainsi la mission a dû gérer les conséquences d’une situation sur laquelle elle ne pouvait pas intervenir. En outre, la lenteur de son déploiement a contribué à la discréditer. Enfin, le retrait des Casques bleus des zones occupées par les rébellions a privé les populations de ces régions de la possibilité de participer aux élections dans des conditions de sécurité suffisantes. Plus globalement, la MINURCAT illustre la valeur ajoutée d’un partenariat entre l’ONU et l’UE et rend compte des défis de la gestion des crises actuelles : d’une part, concilier deux principes contradictoires, à savoir la souveraineté des États et la responsabilité de protéger ; et d’autre part, déployer une opération de maintien de la paix lorsque les conditions de paix ne sont pas remplies.
Mots clés : Opération de paix, MINURCAT, Centrafrique, Tchad, maintien de la paix, conflit, Conseil de sécurité, ONU, UE.