Actuellement, lorsqu’on évoque la prolifération nucléaire, l’Afrique est rarement au centre des préoccupations ; ce sont d’autres régions du monde, comme le Moyen-Orient et l’Asie, qui se trouvent au-devant de la scène.
Pourtant, depuis les débuts de l’arme atomique, l’Afrique s’est fréquemment trouvée impliquée dans la prolifération nucléaire : l’uranium congolais a été utilisé lors des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki ; la France a effectué des essais nucléaires atmosphériques et souterrains en plein coeur du Sahara ; l’Afrique du Sud a, pendant un temps, été une puissance nucléaire ; et enfin, la Libye a tenté de le devenir par le biais du trafic international.
Aujourd’hui encore, le continent ne peut demeurer à l’écart des défis internationaux du nucléaire. Ceux-ci en effet, ne connaissent pas frontières, qu’il s’agisse du domaine civil ou militaire. Divers aspects sont concernés : le regain d’intérêt pour le nucléaire civil et les questions sécuritaires qui l’accompagnent, les conséquences environnementales, sanitaires et sécuritaires de l’exploitation de l’uranium ou la possibilité qu’un État africain se dote à nouveau de l’arme atomique. Sans oublier le trafic nucléaire, qui n’épargne pas l’Afrique et est facilité par les législations faibles ou difficiles à appliquer de certains pays, ou dont l’autorité ne couvre pas l’entièreté de leur territoire.
Dans ce contexte, l’entrée en vigueur du Traité de Pelindaba qui institue une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique permettrait aux États du continent de faire face aux défis stratégiques, sécuritaires, économiques et environnementaux de la prolifération nucléaire. Ce Traité représenterait également une contribution spectaculaire de l’Afrique au renforcement du régime international de non-prolifération, si souvent mis à mal ces dernières années.