La République centrafricaine tenait, en avril 2008, son premier séminaire national sur la Réforme du secteur de la sécurité, au cours duquel des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux, privés et publics, se sont engagés dans une discussion franche et une analyse en profondeur de ce qui est traditionnellement considéré comme un domaine politique très sensible, en particulier dans les situations post-conflit.
Au-delà de son importance historique et de son impact au plan local, cet événement est remarquable par deux aspects particuliers : d’une part le niveau inégalé d’appropriation du processus par les autorités centrafricaines et de l’autre, la relation née entre les acteurs nationaux et internationaux, qui a permis à la Belgique d’assumer un rôle de facilitation.
Ce rapport analyse le lien entre sécurité et développement et l’importance de ce lien pour la Réforme du secteur de la sécurité (RSS). Il aborde aussi la question de l’appropriation comme un élément clé de la réussite et de la viabilité de cette réforme. Il identifie ensuite ce qui fait la spécificité de l’approche centrafricaine de la RSS et passe en revue les aspects de sa mise en pratique, en relation avec le séminaire national tenu en avril 2008. La relation entre la République centrafricaine et ses partenaires internationaux, la méthodologie particulière adoptée et le travail de facilitation mené par la Belgique sont autant d’éléments constitutifs de cette analyse, qui a pour objet de tirer les enseignements de cette initiative, en vue du succès de celle-ci et des autres à venir.