Bientôt six ans que la « Déclaration de Moratoire sur l’importation, l’exportation et la fabrication des armes légères en Afrique de l’Ouest » a été signée (puis reconduite) par les chefs d’Etat des 15 pays de la CEDEAO. Aujourd’hui, il faut bien constater, malgré de réels efforts et certains résultats encourageants, qu’on butte toujours sur les lenteurs de la mise en œuvre et sur le manque de moyens, de volonté politique et de formation des acteurs à tous les niveaux.
En octobre 2004, le Moratoire devrait à nouveau être relancé pour trois nouvelles années ou passer aux oubliettes. A l’heure où certains évoquent la perspective de le rendre enfin légalement contraignant, il nous a semblé utile de faire le point sur deux aspects cruciaux : les Commissions nationales et leur rôle pivot dans la mise en œuvre du Moratoire au niveau de chaque pays ; ensuite les coalitions de la société civile et leur rôle de stimulant dans la lutte contre la prolifération des armes légères.
C’est la première fois que le GRIP demande à sept auteurs africains de s’exprimer sur les réalités de leur pays et de leur région en matière de lutte contre la prolifération des armes légères. C’est aussi la première fois que des auteurs ont été recommandés par deux réseaux que le GRIP a contribué à mettre sur pieds : le Réseau africain francophone sur les armes légères, la prévention des conflits et la culture de paix (RAFAL) et le Réseau des journalistes ouest-africains pour la paix. Ils sont experts, journalistes ou membres d’ONG actives en matière de sensibilisation sur les armes légères.