Cet article a été publié dans le cadre du programme « Union européenne – Chine » de la Chaire InBev Baillet-Latour (Université Catholique de Louvain).
SynthèseDans un monde en pleine transformation, la Chine se trouve au centre d’une dynamique poussant le continent asiatique de plus en plus vers le devant de la scène géopolitique mondiale. Dans la région d’Asie-Pacifique, ce phénomène remet en question les tenants traditionnels de la stabilité régionale, d’autant plus que les intentions stratégiques de long terme de Pékin restent sujettes à polémique. Les pays confrontés à ce processus déstabilisateur ont jusqu’à présent adopté des positionnements différenciés. Parmi eux, l’Australie a développé, face à la Chine, une stratégie composite mixant certains réflexes classiques d’équilibre des forces et de dissuasion avec des comportements accommodants dans des domaines ciblés. Labellisée « diplomatie de puissance moyenne », cette stratégie vise à lui conserver un statut privilégié dans la région.
Dans cet article, Bruno Hellendorff, chercheur au GRIP, tente de comprendre la logique de Canberra lorsqu’elle tend la main à la Chine, d’évaluer si l’actuelle emphase mise sur le multilatéralisme par les diplomates des deux camps supplante, complète ou recouvre seulement les liens bilatéraux et autres mécanismes traditionnels de realpolitik, et de déterminer si cette tendance est durable ou non.
Mots clés:
Chine, Australie, puissance moyenne, stratégie, Asie, diplomatie