Après trente ans de stabilité, de prospérité et de parti unique sous la poigne de fer de Félix Houphouët-Boigny, la Côte d’Ivoire n’en finit pas de régler ses querelles de succession. Engluée depuis cinq ans dans une crise particulièrement atypique, une grande partie de la classe politique ivoirienne ne s’est pourtant pas montrée prête à suivre docilement toutes les orientations de la communauté internationale, singulièrement lorsque celles-ci étaient inspirées par la diplomatie française.
De son côté, le Conseil de sécurité n’a-t-il pas outrepassé son rôle en faisant irruption au sein de la politique intérieure ivoirienne ? N’a-t-il pas placé la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (ONUCI) et toutes les agences locales des Nations unies dans une position intenable qui a finalement mis en danger son personnel ? Aujourd’hui, le résultat le plus notable de cette dérive onusienne est une perte de crédibilité pour la communauté internationale, réduite au rôle de témoin et de soutien logistique d’un processus de paix qui lui échappe.