Le Traité d’Amsterdam - Espoirs et déceptions
Etudes coordonnées par Yves Lejeune, Bruylant, coll. de l’Institut d’études européennes de l’Université catholique de Louvain, Bruxelles, 1998, 498 pages.
Une analyse critique du texte signé en 1997 (déjà !). Un long chapitre est consacré à l’organisation de l’Union. Dans le chapitre consacré à l’action extérieure, Tanguy de Wilde d’Estmael explique la réforme de la PESC, tandis que Pierre d’Argent traite de ses aspects militaires, en particulier du nouveau lien avec l’UEO. De leurs analyses se dégage une impression de complexité du texte du Traité, et le sentiment que les Etats parties ont adopté trop de compromis et fait preuve d’indétermination. Toute la question est à présent d’approfondir les relations entre l’Union européenne et l’OTAN.
La politique étrangère et de sécurité commune (PESC).
Jean-Michel Dumond et Philippe Setton , La Documentation Française, Paris, 1999, Coll. Réflexe Europe, 160 pages
« La capacité de l’Union européenne à se doter d’une politique étrangère et de sécurité commune (PESC) est l’un des enjeux majeurs de la construction européenne dans les années à venir ». Les auteurs ont raison ; les évènements récents en ex-Yougoslavie et les décisions européennes de ce mois-ci en ont encore actualisé l’enjeu. De façon claire et structurée, ils nous expliquent l’évolution et les acteurs institutionnels de la voie de la PESC. Dans la quatrième partie (volet sécurité/défense) , en 15 pages à peine, il y a un excellent exercice sur l’évolution des divergences et de l’interopérabilité des différentes organisations. Enfin, le livre se termine sur un «Bilan de la PESC» (?) et "Perspectives de la PESC».
L’identité européenne de sécurité et de défense.
Des coopérations militaires croisées au Livre blanc européen
André Dumoulin, Presses Interuniversitaires Européennes, Bruxelles,1999, Coll. La Cité Européenne, 291 pages
La sécurité européenne a toujours été un concept à géométrie variable, entre les Etats-Unis et l’OTAN, l’UEO et l’Union européenne. L’IESD (Identité européenne de sécurité et de défense), concept politico-militaire en chantier depuis plusieurs années, peut être l’expression de la différence européenne, notamment au sein de l’OTAN. André Dumoulin redéfini l’IESD (1° partie), décrit les restructurations des armées, les divergences doctrinales et opérationnelles ainsi que les coopérations militaires (2° partie), les blocages des institutions internationales et les dilemmes stratégiques (3° et 4° parties) et enfin la perspective d’un Livre blanc européen de la sécurité de la défense (5° partie). Cet ouvrage est un indispensable outil de réflexion pour suivre l’évolution, lente mais certaine, de ce concept.
A quoi sert le Parlement européen ?
Sous la direction de P. Delwit, J.M. DeWaele et P. Magnette, Editions Complexe, Bruxelles, 1999, Coll. Etudes Européennes, 231 pages
Depuis 20 ans, le Parlement européen est issu du suffrage universel direct. L’année de son renouvellement pour 5 ans, cette publication veut en cerner les enjeux : rapports internes entre partis, avec les autres instances européennes, avec les parlements nationaux. Enfin, une dernière contribution aborde ses rapports à l’émergence d’une société civile européenne.
Au cœur de l’Europe. Entretien avec Henri de Bresson
Pierre Moscovici, Le Pré aux Clercs Editeur, Paris, 1999, Coll. Bibliothèque Politique, 150 pages
Ministre délégué chargé des Affaires européennes, le Français Pierre Moscovici, donne une entrevue engagée sur l’avenir des dites affaires, publiée à quelques semaines des élections européennes de juin. Le titre fait référence à ses impressions personnelles face à la mécanique institutionnelle de « Bruxelles ».
L’identité européenne de sécurité et de défense. Des coopérations militaires croisées au Livre blanc européen
André Dumoulin, Presses Interuniversitaires Européennes, Coll. La Cité européenne, Bruxelles, 1999, 291 pages.
L’IESD (Identité européenne de sécurité et de défense), concept politico-militaire en chantier depuis plusieurs années, peut être l’expression de la différence européenne, notamment au sein de l’OTAN. André Dumoulin redéfinit l’IESD (partie 1), décrit les restructurations des armées, les divergences doctrinales et opérationnelles ainsi que les coopérations militaires (partie 2), les blocages des institutions internationales et les dilemmes stratégiques (parties 3 et 4) et enfin la perspective d’un Livre blanc européen de la sécurité de la défense (partie 5). Cet ouvrage est un outil de réflexion indispensable pour suivre l’évolution, lente mais certaine, de ce concept.
Le monde malade de l’Amérique - La doctrine américaine des origines à nos jours
Philippe Grasset, Vie Ouvrière, Bruxelles, 1999, Chronique Sociale, Lyon, 1999, 200 pages.
L’Amérique est présente partout dans le monde : son état de santé influence nécessairement notre vie quotidienne. L’auteur analyse, assez succinctement, la montée en puissance de cette présence, ses avatars comme la « Destinée manifeste », l’(anti-)américanisme et le déclin de l’Empire. Philippe Grasset est rédacteur en chef de la revue De Defensa, spécialisée dans les problèmes stratégiques, politiques et économiques
Les armées en Europe
Sous la direction de Bernard Boëne et Christophe Dandeker, Editions La Découverte, Paris, 1998, Coll. Recherches, 332 pages
Ce collectif d’auteurs européens et américains fait le point prospectif sur la situation des armées, dix ans après la fin de la Guerre froide. Très schématiquement, des armées de masses, avec l’idée du soldat-citoyen, aux armées professionnelles et à la guerre de l’information, la question d’armées post-nationales en Europe se pose. Sans oublier la problématique des armées dans leurs nations, comme lien sociologique.
Mitterrand et son armée (1990-1995)
Louis Gautier, Grasset, Paris,1999, 577 pages
Trois thèmes dominent cette période : la disparition anoncée de la menace soviètique, les interventions extérieures de la France et le chantier d’un nouveau système de sécurité en Europe. Un quatrième y apparaît : la fin du double septenat de François Mitterand, et la part de réflexions et de décisions personnelles du président, souverain en ces matières. Si l’histoire jugera son action, l’auteur parle d’« appareil militaire entravé ».
Alliés éternels, amis ombrageux. Les Etats-Unis et la France depuis 1940
Charles Cogan, Editions Bruylant, Bruxelles, 1999, Coll. Histoires, 415 pages, avant-propos de Stanley Hoffmann.
Il s’agit ici du point de vue américain, édition de la thèse de Mr. Cogan. En substance, il défend l’idée que dans les relations stratégiques transatlantiques, surtout après la fin de guerre froide, il y aura toujours des « amis ombrageux » , en particulier l’Allemagne et surtout la France. L’ombre du général de Gaulle planera encore longtemps sur l’Atlantique...
Allemagne(s). Certitudes et incertitudes de la politique de sécurité
Sous la direction d’Yves Boyer, Editions Ellipses et Fondation pour la Recherche Stratégique, Paris, 1999, 176 pages, Coll. repères stratégiques
Les auteurs décrivent les dilemmes de l’Allemagne, qui hésite entre le couple franco-allemand en matière de défense et d’armement, le triangle de sécurité Paris-Londres-Berlin, et les liens transatlantiques ; ou encore à s’en tenir uniquement à des missions civiles à l’extérieur. Il y a également un chapitre sur son action dans les organisations internationales.
La coopération nordique. L’organisation régionale de l’Europe du Nord depuis la tentative autonome jusqu’à l’adaptation à l’Europe
Vincent Simoulin, Editions L’Harmattan, Paris, 1999 , Coll. Logiques Politiques, 319 pages
Le livre, issu d’une thèse, présente très complètement la coopération politique entre les 4 pays scandinaves, dans ses perspectives historiques. Mais l’élargissement de l’Union européenne à cette zone en change les perspectives, tandis que la fin de la Guerre froide a ouvert le champs de la coopération à l’Est, en particulier aux Pays Baltes.
Demain La Bosnie
Général Jean Cot, L’Harmattan, Paris, 1998, 175 pages.
Ancien commandant français de la FORPRONU en Bosnie relevé de ses fonctions, le général Cot retourne dans la région où il enquête sur l’après-guerre. La 1ère partie du livre fait le point sur la situation, et explique la démarche de l’auteur. La 2ème partie rend compte de conversations impromptues ou d’entretiens plus prévisibles avec des Bosniaques de tous horizons, sur la situation du (des) pays...
Les Russes et la sécurité européenne
Ana Pouvreau, L’Harmattan, coll. Aujourd’hui l’Europe, 1998, Paris, 156 pages.
Il s’agit surtout ici de la perception russe des questions de sécurité. La Russie souffrirait d’un « syndrome de forteresse assiégée » après la dissolution de l’Empire, accru notamment par les conflits en ex-Yougoslavie ou l’extension de l’OTAN vers l’Europe du centre-est.
L’effondrement de l’Empire soviétique
Sous la direction de Anne de Tinguy, Bruylant, coll. Organisation internationale et relations internationales, Bruxelles, 1998, 490 pages.
Un des mystères politiques du 20ème siècle : Pourquoi l’URSS a-t-elle disparu ? Au-delà des clichés, une page de notre histoire commune avec 2 grandes hypothèses à la clé : ou l’URSS était condamnée, ou elle était réformable à l’époque de Gorbatchev. Le livre est divisé en trois parties : échec idéologique, échec politique et échec du projet messianique, et réunit 24 auteurs.
Les Balkans. Paysage après la bataille
Sous la direction de Jacques Rupnik, Editions Complexe, Bruxelles, 1995, Coll. Espace International, 169 pages
Ce livre, presque un classique, avec un auteur par république, nous fait effectivement faire le tour du « paysage » ex-Yougoslave après les Accords de Dayton,. Dans sa partie (« Nouvelle donne dans les Balkans »), Rupnik affirme que la notion d’Etat-nation, est étrangère à la macédoine des peuples balkaniques ; il prospecte l’avenir des relations entre la région et le reste de l’Europe. Le Kosovo et la Macédoine y sont (déjà !) décrits comme des lieux de conflits latents.
Ibrahim Rugova, le frêle colosse du Kosovo.
J.Y. Carlen, J. Duchêne et J. Ehrhart, Editions Desclees De Brouwer, Paris, 1999, 148 pages
Portrait de l’homme qui incarna, 8 années durant, le combat non-violent pour l’autonomie des Albanais du Kosovo. Elu « secrètement » président du Kosovo, il est probablement celui qui a pu éviter la guerre, jusqu’au durcissement de 97-98, et à l’émergence de la guérilla de l’UCK. Les auteurs sont militants au Mouvement pour une alternative non-violente (MAN), au Mouvement des objecteurs de conscience (MOC) et au Comité Kosovo.
Kosovo, naissance d’une lutte armée : UCK.
Entretiens avec Bardhyl Mahmuti
Patrick Denaud et Valérie Pras, Editions L’Harmattan, Paris, 1999, 197 pages
Les auteurs, journalistes, nous présentent l’historique et l’organisation de l’UCK (Armée de Libération du Kosovo), en lutte contre l’armée yougoslave et les milices serbes. Bardhyl Mahmuti est représentant politique de l’Armée de Libération du Kosovo.
Passions albanaises.
Pierre et Bruno Cabanes, Editions Odile Jacob, Paris, 1999, 280 pages
Les Cabanes sont historiens ; Pierre dirige une mission archéologique en Albanie. Ils nous font une description passionnante de la «maison Albanie», sans complaisance mais avec affection. On oublie parfois que c’est un pays d’Europe à part entière, mais qui, sorti, plus profondément encore que d’autres d’un glacis communiste, se confronte plus durement aux lois de l’Ouest. Comme le grand frère russe. Ils nous font voir les étages de l’actualité, les évènements socio-politiques de ces dernières années, les flux migratoires, les trafics et l’économie parallèle. Ils n’oublient pas d’invoquer les fondements sociologiques, économiques et historiques du pays. Sans oublier les minorités albanaises des Balkans ; un chapitre est consacré à l’histoire du Kosovo et à son peuplement des origines : serbe ou albanais ?
La France et la gestion des conflits yougoslaves (1991-1995).
Enjeux et leçons d’une opération de maintien de la paix de l’ONU
Thierry Tardy, Editions Bruylant, Bruxelles, 1999, Coll. Organisations Internationales et Rerlations Internationales, 504 pages
La FORPRONU est à la fois un précédent et un tournant dans la politique française à l’égard des opérations dites de « maintien de la paix ». Ralliée, aux opérations onusiennes, de l’après-Guerre froide, , puis en pointe de celles-ci, la France s’est retrouvée en première ligne dans l’impasse bosniaque. Ce sont les Américains qui ont finalement résolus le conflit, et l’auteur y voit un échec de l’ONU et de l’Europe. Thierry Tardy analyse en profondeur, en suivant la chronologie, l’évolution de la politique de son pays et les leçons qui ont été tirées du conflit. Bibliographies, annexes documentaires et cartes complètent utilement cet important ouvrage.
Europe centrale et Orientale 1998-1999 : l’UE en point de mire. "Le Courrier des Pays de l’Est" n°442, août-septembre 1999.
Collectif, La Documentation Française, Paris, 1999, 155 pages
Dans un registre très « Etat du Monde », 15 pays d’Europe centrale, orientale et balkanique sont passés en revue, chacun par un spécialiste différent. Dans une volonté de réponse systématique à la perspective de l’élargissement de l’Union européenne, l’actualité politique, sociale et économique de chaque pays est synthétisée, avec l’aide de statistiques et de bibliographies.
Géopolitique du Danube
Sous la direction de Michel Foucher, Editions Ellipses et Fondation pour la Recherche Stratégique, Paris, 1999, 94 pages, Coll. repères stratégiques
De nos jours, l’Europe n’étant plus divisée, on assiste à la résurgence de « l’identité danubienne » comme axe d’échanges économiques et humain . Cet axe est un facteur possible de stabilité de l’Europe médiane : on nous donne les points de vues autrichiens, hongrois et roumains. Restent les Serbes et les Slovaques…
De la question albanaise au Kosovo
Sous la direction de J .M. DeWaele et K. Gjeloshaj, Editions Complexe, Bruxelles, 1999, Coll. Interventions, 231 pages
Issu d’un colloque organisé en mai 1999 à l’ULB, ce livre veut offrir des outils d’analyse à la guerre du Kosovo, même si les auteurs ne partagent pas le même point de vue. Il s’agit des Albanais de l’ancienne Yougoslavie et de ceux d’Albanie, dont on nous dit qu’ils ont été longtemps «ignorés» des Occidentaux. Un livre pour faire le point sur la question.
Les hydrocarbures de la Caspienne.
Romain Yakemtchouk, Editions Bruylant, Bruxelles, 1999, 176 pages
Au nord de l’Iran, la mer Caspienne et ses terres riveraines, le Caucase, la Russie, l’Asie centrale…et l’Iran recèlent d’importants gisements dont l’exploitation et le transit font l’objet d’âpres luttes. Entre les négociations sur le statut des fonds marins et le financement des oléoducs, il s’agit un peu de gérer l’héritage de l’URSS. L’auteur nous brosse le tableau de la situation puis nous esquisse les perspectives juridiques, avec forces textes en annexes.
Sommet franco-africain au Louvre : la sécurité au Sommet, l’insécurité à la base
Agir Ici - Survie, L’Harmattan, Paris, 1998, coll. Dossiers noirs de la politique africaine de la France, n°12, 255 pages.
L’annuel Sommet franco-africain de novembre 1998 au palais du Louvre (Paris) avait pour thème la sécurité. Les associations françaises Agir Ici et Survie continuent de dénoncer la « Françafrique » et à cette occasion, abordent quatre sujets : les services secrets, les mercenaires et la privatisation de la guerre, la coopération militaire et les trafics d’armes. Un argumentaire solide, étayé par de nombreuses références.
La destruction de Brazzaville ou la démocratie guillotinée.
Jean-Pierre Makouta-Mboukou, Editions L’Harmattan, Paris, 1998, Coll. Etudes Africaines, 181 pages
L’auteur nous explique comment, depuis 1993 (et avant), un conflit de pouvoir s’est transformé en une guerre civile, avec son cortège d’horreurs et de destructions. Les forces politiques, les chefs de partis puis les milices sont détaillés. On se souvient tous des images de combats de rue à Brazzaville en 1997. Au-delà des similitudes avec d’autres évènements (Libéria, Sierra Léone, Beyrouth), et des interventions de forces extérieures, on peut s’interroger sur les mécanismes de perte d’autorité de l’Etat, de descente en abyme et sur la nécessaire reconstruction, démocratique, d’un pays.
L’Europe et la question algérienne
Mélanie Morisse-Schilbach, Presses Universitaires de France, Paris, 1999, Coll. Perspectives internationales, 141 pages
L’évolution historique des relations de l’Algérie avec la France est reprise, surtout depuis 1992. L’Union européenne joue-t-elle un rôle dans la politique algérienne française ?Au-delà de cette question, il y a celle de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), à côté ou à la place des Etats, en particulier dans les relations euro-méditerranéennes.
Trafics, barbouzes et compagnies… Aventures militaires françaises en Afrique
Agir ici – Survivre, Editions L’Harmattan, Paris , 1999 , 124 pages
Issu des travaux des associations Agir ici – Survivre, très critiques envers la politique française, ce recueil présente ici une série de cas de ce qu’il ne faut pas faire. Au-delà, il s’agit de démonter que derrière les discours, les pratiques changent peu, et contribuent à l’exacerbation des conflits sur le continent.
L’enjeu congolais. L’Afrique centrale après Mobutu
Colette Braeckman, Editions Fayard, Paris, 1999, 428 pages
En mai 1997, la fin sans gloire de Mobutu apparaît comme une victoire pour l’Afrique toute entière. La guere qui éclata en août 1998entre les anciens alliés engendra une déception à la mesure de l’espoir précédent. D’une alerte écriture journalistique, bien imagée et battante, Colette Braeckman chronique, analyse et prospecte les événements de l’Afrique centrale au sens le plus large.
Géopolitique militaire et commerce des armes dans le Sud - Le point de vue du Sud
Centre Tricontinental (CETRI), Louvain-la-Neuve, L’Harmattan, Paris, 1998, 194 pages.
Quelle est l’importance de l’armement et du commerce des armes, plus particulièrement des armes légères dans le Sud et quelles sont les logiques qui les orientent : politiques, économiques, institutionnelles ? L’analyse de cas concrets comme le cône sud de l’Amérique latine, l’ASEAN, la Chine et l’Afrique du Sud peuvent aider à comprendre certains de ces mécanismes. Première parution dans Alternative Sud, revue du CETRI.
Les exportations d’armement - A quel prix ?
Jean-Paul Hébert, La Documentation Française, coll. Etudes, Paris, 1998, 134 pages.
Un bon document dans une bonne collection, par un des meilleurs spécialistes de la question. L’auteur y fait un travail bien structuré, avec beaucoup de données, explications des procédures, cartes, graphiques et séries statistiques. Pour ceux qui s’intéressent aux « affaires », le chapitre 3 (18 pages serrées), est consacré aux compensations.
Géopolitique militaire et commerce des armes dans le Sud.
Le point de vue du Sud
Centre Tricontinental (CETRI), Louvain-la-Neuve, Editions L’Harmattan, Paris, 1998, 194 pages
Quelle est l’importance de l’armement et du commerce des armes, plus particulièrement des armes légères dans le Sud et quelles sont les logiques qui les orientent : politiques, économiques, institutionnelles ? L’analyse de cas concrets comme le cône sud de l’Amérique latine, l’ASEAN, la Chine et l’Afrique du Sud peuvent aider à comprendre certains de ces mécanismes. Première parution dans Alternative Sud, revue du CETRI.
Armes légères. De la production à l’exportation : le poids de la France
Belkacem Elomari et Bruno Barillot, Observatoire des Transferts d’Armements, Lyon, 1999, 110 pages
Pour enrayer la dissémination des armes légères, tout le processus de production/ exportation est scanné, avec forces détails et statistiques. Le cas de figure du Rwanda illustre le dysfonctionnement du système français de contrôle des ventes d’armes. L’ouvrage fini par la présentation de la campagne française « Armes légères, la balle est dans notre camp ».
Audit Atomique - Le coût de l’arsenal nucléaire français 1945-2000
Bruno Barrillot, Centre de Documentation et de Recherche sur la Paix et les Conflits, coll. Etudes du CDRPC, Lyon, 1999, 374 pages.
Une belle somme critique sur la manière dont la France gère sa dissuasion nucléaire, matière par matière, argumentée point par point en réaction au discours officiel. Des passages tels que les essais dits sous-critiques ou la simulation théorique sont passionnants. Au-delà de la masse de données, c’est une investigation de choc dans le complexe militaro-scientifico-industriel.
Biological and Toxin Weapons : Research, Development and Use from the Middle Ages to 1945
Research Institute (SIPRI), Solna, 1999, 276 pages
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les armes biologiques ! Il s’agit d’une recension exhaustive de la recherche, secrète, sur ces matières, surtout entre 1914 et 1945, alors essentiellement occidentale et japonaise. Une importante compilation sur un sujet délicat.
Défense et défis nouveaux - Dictionnaire technique et critique des nouvelles menaces
Xavier Raufer (sous la dir. de ), Presses universitaires de France, Paris, 1998, 266 pages.
Significatif du changement de perception de la sécurité dans le monde de l’après-guerre froide, cet ouvrage nous livre un catalogue des « nouvelles menaces », avec une large place faite à la criminalité et aux drogues, situées plutôt au Sud - voir l’intitulé « Afrique continent criminalisé ». C’est cependant un travail bien fait, qui donne des explications techniques claires, précises et bien documentées. Travail collectif du laboratoire Minos, une entité d’analyse de la Défense nationale française.
La société sans la guerre
François Géré, Desclée de Brouwer, coll. Culture de paix, Paris, 1998, 329 pages.
Par l’auteur de Demain la guerre, voici une importante réflexion sur la perception de l’ordre et la sécurité du monde ainsi que l’action nécessaire en l’Europe de l’après-guerre froide. François Géré avance le concept de « réalisme pacifique » pour faire face aux nouveaux défis, c’est-à-dire une adaptation des outils doctrinaux et technico-militaires. Un grand nombre de sujets sont abordés, de la polémologie à la reconversion des industries de défense, en passant par la sociologie.
Un monde sans souveraineté : Les Etats entre ruse et responsabilité
Bertrand Badie, Fayard, Paris, 1999, 306 pages
Spécialiste des frontières, l’auteur nous parle du concept de souveraineté qui, il y a dix ou quinze ans, n’était pas remis en cause. Depuis, l’éclatement des blocs, des frontières de l’extérieur (mondialisation, Grande Europe, etc.) et de l’intérieur (autonomie croissante des communautés, sécessions, etc.) a remis en cause la pérennité de l’Etat. Une réflexion de fond sur la responsabilité de la puissance publique.
L’Etat et la démocratie internationale.
Norbert Bobbio, Editions Complexe, Bruxelles, 1998, Coll. Etudes Européennes, 278 pages
Une réflexion sur le sens de l’Etat, par un grand philosophe du droit et des sciences politiques. En un langage clair et fluide, bien que très référentiel, il nous fait suivre l’évolution de la pensée occidentale et moderne sur l’Etat de droit, depuis l’Ecole du droit naturel, au 17° siècle. Un court chapitre sur la Révolution française remet bien en contexte l’importance de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Juste après, nous retiendrons les concepts de la «paix perpétuelle» et de la "fédération internationale» de Kant, qui sont d’une modernité étonnante. Bobbio, suivant Kant, parle de «cosmopolitisme».
La nation et le territoire. Tome 2. Le territoire, lien ou frontière ?
Sous la direction de Joël Bonnemaison, Luc Cambrezy et Laurence Quinty-Bourgeois, Editions L’Harmattan, Paris, 1999, Coll. Géographie et Cultures, 266 pages
Après le tome 1 (Les territoires et l’identité), ce 2° volume collectif, s’interroge sur le rôle et la place de la territorialité dans la construction (ou la reconstruction ) de la nation. La diversité de ces concepts est illustrée par les 17 études de cas, surtout pris dans les pays du Sud du globe. On est loin des schémas classiques sur la nation (unité de langue, de religion et de territoire), et l’on se demande ici si ce mot a un sens universel. Les textes ont été rassemblés en 3 parties : «Conflits et rivalités territoriales» (4 textes, dont un, hallucinant, sur Brazzaville), «Les constructions culturelles du territoire national» (7 textes, dont «l’Afrique du Sud, ou la patrie utopique»), et enfin «Pouvoir et territoire» (les 6 textes restants).
Peace & Security : The Next Generation.
International Readings from The Bulletin of Atomic Scientists
George A. Lopez and Nancy J. Myers (editors), Rowman & Littlefield Publishers Inc., Oxford, 1999, 275 pages
Recueil d’articles de fond parus, au cours des années 90 dans l’excellent périodique The Bulletin of Atomic Scientists. Intelligemment divisé en 7 chapitres thématiques et en 2 parties ("1. Challenge to Peace and Security» , «2. Building Peace and Security») . La première partie se veux plus factuelle, la seconde plus conceptuelle. Documenté, avec quelques dessins, photos, graphiques et références, il ne s’agit pas seulement de faire le point sur les armes de destruction de masse, en particulier nucléaires, mais aussi sur le contexte politique et les changements dans les mentalités, ainsi que l’indique le titre de l’ouvrage et le dernier chapitre ("The Emerging of a Global Citizenship»). Sans prétention excessive, au-delà de l’alignement d’articles, il y a donc une analyse des tendances mondiales de l’après-Guerre froide. Lecture recommandée à tout qui s’interroge sur le sujet, même avec un mauvais niveau en anglais.
Guerres justes et injustes
Michael Walzer, Belin, Paris, 1999, 489 pages
Dans cette 2° édition, faite après la guerre du Golfe mais qui vient d’être traduite en français, le philosophe américain remarque qu’il y a des guerres justes et des guerres injustes. Guerre du Golfe, guerre du Vietnam, les exemples forts de l’Histoire argumentent la polémologie. Ainsi, dans la partie « Les dilemmes de la guerre : agression et neutralité », « Le viol de la Belgique » par l’Allemagne de 1914 est l’illustration d’une guerre injuste. Il aborde aussi la question de la responsabilité, qui rejoint le débat d’actualité sur la Cour internationale de justice. Ce livre est un déjà un classique.
Les Territoires de l’identité Le territoire, lien ou frontière ? (tome 1)
Sous la direction de Joël Bonnemaison, Luc Cambrezy, Laurence Quinty-Bourgeois, Editions L’Harmattan, Paris, 1999 , Coll. Géographie et Cultures, 313 pages
Un panorama plutôt ethnologique sur les notions de territoire à travers le monde, en 3 axes : les paysages, les discours identitaires et les pratiques et usages. A travers 22 textes parfois ardus, on nous dit que les perceptions de l’identité territoriale ne se ressemblent pas dans le temps et l’espace, et peuvent changer selon les circonstances.
La responsabilité des organisations internationales dans les ordres juridiques internes et en droit des gens
Pierre Klein, Bruylant, Université de Bruxelles, coll. de droit international, Bruxelles, 1998, 498 pages.
Un gros livre de droit international couvrant trois domaines : les ordres juridiques propres aux Etats, les systèmes de droits nationaux et le droit des gens. Ce dernier domaine se rapproche du droit humanitaire.
La personnalité collective des nations - Théories anglo-saxonnes et conceptions françaises du caractère national
Philippe Claret, Bruylant, coll. Organisation internationale et relations internationales, Bruxelles, 1998, 464 pages.
Entre l’anthropologie culturelle et la philosophie politique, voici un bel exemple de réussite de recherche interdisciplinaire pour une thèse de doctorat. On comprend un peu mieux les différences dans la construction des nations et les différends qui opposent la France et les pays anglo-saxons, et en particulier l’Angleterre.
Recueil de textes internationaux - La Société internationale de l’après-guerre froide
Daniel Colard, Hachette, coll. Les Fondamentaux, Paris, 1998.
Ce recueil rassemble les extraits les plus parlants des divers textes (traités, résolutions, déclarations, chartes) adoptés après la fin du conflit Est-Ouest. Ces textes sont classés par thèmes : L’ONU dans un monde multipolaire ; l’Europe vers une nouvelle architecture de paix, de sécurité et de stabilité ; le Proche-Orient à la recherche d’une paix juste, globale et durable ; le tiers-monde et le non-alignement ; désarmement et maîtrise des armements dans l’après-guerre froide ; mondialisation et globalisation de la Société internationale.
Philosophie du droit international. L’impossible capture de l’humanité
Agnès Lejbowicz, Presses Universitaires de France, Paris, 1999, Coll. Fondement de la Politique, 441 pages
Entre les efforts de juridicisation (beau mot) des relations internationales et les changements dans le champ de la philosophie politique contemporaine, l’auteur nous propose un parcours initiatique depuis les fondements d’un ordre universel. Elle en conclut aussi que la société civile prend le pas sur l’Etat sur la scène internationale.
Géopolitique de la Faim - Quand la faim est une arme
Action contre la Faim, Presses Universitaires de France, Paris, 1998 , 303 pages.
La famine a toujours été utilisée dans les guerres. Aujourd’hui, alors qu’elle peut être éradiquée, il est utile de faire le point sur l’insécurité alimentaire, globalement, et aussi dans le contexte des derniers conflits, par la manipulation d’acteurs locaux ou comme conséquence des actions internationales. Divers spécialistes participent à cet ouvrage, Gérard Prunier par exemple pour l’Afrique des Grands lacs, ou Mario Bettati pour les embargos. Ils sont conviés par les membres de l’association humanitaire Action contre la Faim, qui apportent leurs témoignages du terrain dans ce qu’ils veulent à l’avenir considérer comme un rapport annuel.
Le principe de non-violence. Parcours philosophique
Jean-Marie Muller, Editions Desclees De Brouwer, Paris, 1995, 321 pages
L’écrivain et militant non-violent nous propose un parcours philosophique aux sources de la non-violence depuis Jésus et les anciens jusqu’aux penseurs les plus contemporains. C’est une réflexion critique sur ce principe face à la montée en puissance actuelle des nationalismes et des intégrismes. L’invocation, ardue, de cette autre vision du monde est bienvenue.
Soldats sans armes. La captivité de guerre : une approche culturelle
Cochet, Editions Bruylant, Bruxelles, 1999, CoFrançois ll. Histoires, 463 pages
Entre réalité historique et contemporaine, et droit de la guerre, ce livre traite de la condition de prisonnier de guerre. L’auteur évoque la « culture de captivité » ; la criminalisation croissante des conflits auraient leurs racines dans les guerres mondiales, totalitaires et l’idéologisation des conflitsdepuis 1945. A noter : beau travail de références et textes des conventions en annexe.
