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L’Union européenne et la gestion des crises
Sous la direction de Barbara Delcourt, Marta Martinelli et Emmanuel Klimis, éditions de l’Université Libre de Bruxelles, Bruxelles, Institut d’Etudes Européennes, Bruxelles, 2008, 272 pages, ISBN 978-2-8004-1412-6, prix 25 €
Cet ouvrage est également le fruit du GRAPAX, en partenariat avec l’Institut d’études européennes de l’ULB et le Pôle Bernheim d’études sur la paix et la citoyenneté. Il est d’abord destiné aux étudiants en sciences politiques et en études européennes. Bon, vous au fond du champ virtuel, dites-moi qu’est-ce que la « gestion des crises » ? En question subsidiaire, dites-moi quel est le rôle des Européens en la matière, tant l’Union européenne que les Etats membres ? Il y seulement vingt ans, cette problématique complexe aurait reçu des réponses classiques de relations internationales des Etats, ou bien presque pas de réponses sur l’Europe. Bon voilà un manuel qui semble nécessaire. Un large panel, une quinzaine de spécialistes, répond à travers les trois parties du livre : aspects institutionnels – études de cas – éléments d’évaluation. Notre collègue Federico Santopinto se charge d’expliquer l’UE et la gestion de crises : le rôle de la Commission européenne, tandis que notre ancienne collègue Valérie Peclow lève le mystère sur le Conseil et la gestion de crises. Lisez-le bien.
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L’Afrique des Grands Lacs. Des conflits à la paix ?
Sous la direction d’Eric Remacle, Valérie Rosoux et Léon Saur, éditions PIE - Peter Lang, Bruxelles, 2007, collection Géopolitique et résolution des conflits, n°6, 289 pages, ISBN 978-90-5201-351-0, prix 46,90 €
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| La région des Grands Lacs d’Afrique, lien entre le centre, l’est et le sud du continent, fascine depuis longtemps les Européens, les Belges, par ses mystères et ses beautés. En son cœur, le Burundi, l’Est du Congo et le Rwanda, ont connu, durant plus de douze ans, une succession de conflits meurtriers, de guerres civiles et internationales dont le début tragique fut en 1994 le génocide des Tutsis du Rwanda. La Belgique ne peut que s’en soucier. Cet ouvrage réuni les contributions de chercheurs belges et africains sous le consortium d’universitaires belges francophones du Grapax ; son but est de réfléchir à la construction de la paix. Divisé en trois parties, il aborde d’abord les « conflits », avec un article pour chacun des trois pays concernés. La deuxième partie présente quatre articles sous le titre de « défis ». Nos collègues Claudio Gramizzi et Pamphile Sebahara proposent l’article sur la réforme du secteur de la sécurité en RDC, enjeu de la construction de la paix. La troisième partie de l’ouvrage collectif réuni six articles sous l’intitulé « acteurs » : ceux de la résolution des conflits. La coopération européenne au service de la paix dans la région des grands lacs fait l’objet d’un article de notre ancien collègue, Félix Nkundabaganzi. Une initiative claire, pluraliste, sans ambiguïté. | |
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Culture stratégique et politique de défense. L’expérience canadienne
Sous la direction de Stéphane Roussel, Athéna Editions, Outremont (Québec), 2007, 229 pages, ISBN 978-2-922865-43-1, prix 17.95 $
Les Canadiens aiment parfois se dépeindre comme un « peuple non militaire » habitant un « royaume paisible ». Celui des Grands Lacs d’Amérique du Nord ? En effet, allié des Etats-Unis voisins et de la métropole britannique durant les deux guerres mondiale et à travers l’Alliance Atlantique, le Canada est aussi pionnier des missions de maintien de la paix et de concepts multilatéraux généreux comme « la responsabilité de protéger ». Copieux pour un pays tranquille… La première partie du livre est consacrée au concept, sa définition, son utilité. Dans la deuxième partie, il est question de l’impact de la culture stratégique sur les grandes orientations des politiques de défense. A travers les chapitres, ont y aborde la culture stratégique a travers les époques, depuis 1967 jusqu’à l’hyperpuissance ; la continuité dans les livres blancs ; le point de vue du militaire ; la défense nationale et la politique étrangère. La troisième partie explique les applications du concept à travers trois formulations alternatives.
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SIPRI Yearbook 2008 Armaments, Disarmament and International Security
Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), Solna, Oxford University Press, Oxford, June 2008, 604 pages, ISBN 978-0-19-954895-8, ISSN 0953-0282, prix 70,00 €
L’annuaire 2008 se compose toujours de trois parties : la sécurité et les conflits en 2007, les dépenses militaires et l’armement en 2007, la non-prolifération, le contrôle des armes et le désarmement en 2007. Tableaux et statistiques, suivis des accords et des institutions internationales, chronologies et autres données font de la publication du SPIRI, centre de recherche indépendant, un ouvrage de référence incontournable. Le lecteur appréciera l’extrême clarté d’une mise en page rigoureuse. Dans la première partie, on retrouve l’étude annuelle sur les conflits armés majeurs, pour la période de 1998 à 2008. Trois autres chapitres analysent les relations et institutions de sécurité euro-atlantiques, la planification et le déploiement des opérations de paix, et nouveauté, l’intégration du genre dans la réforme du secteur de sécurité en période de post-conflit. Dans la deuxième partie, extrêmement bien étayée par des chiffres, les dépenses militaires et le commerce des armes sont analysés sur 150 pages, avec des variantes de modes de calcul et des séries agrégées sur plusieurs années. Il y a de remarquables constantes dans les volumes des pays producteurs et des importateurs. En plus des Etats-Unis, les dépenses en armements sont surtout en hausse au Moyen-Orient et en Asie orientale. On regrettera des lacunes dans les données sur la Chine, devenu un acteur important de l’armement mondial ; par exemple, dans la liste des 100 premières compagnies mondiales du secteur en 2006 : « Although it is known that several Chinese arms-producting enterprises are large enough to rank among SIPRI Top 100, it has not been possible to include them because of lack of comparable and sufficiently accurate data »… Enfin, dans la troisième partie, toutes les grandes catégories du contrôle des armes et du désarmements sont analysées, chiffrées, référencées, sur la moitié de l’ouvrage. Avec quelques chapitres très précis, comme une étude sur les programmes américains de missiles balistiques défensifs.
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RAMSES 2009 Rapport annuel mondial sur le système économique et les stratégies
Sous la direction de Thierry de Montbrial et Philippe Moreau Defarges, Institut Français des Relations Internationales (IFRI), Paris, éditions Dunod, Paris, septembre 2008, 351 pages, ISBN 978-2-10-052150-0, prix 25,00 €
Le sous-titre de l’édition 2009 est : « Turbulences économiques et géopolitique planétaire » ; le ton est donné. Le RAMSES reste un ouvrage de référence géopolitique utile, avec ses cartes, chronologies, et chiffres. Les fiches pays ont été abandonnées depuis quelques années déjà. A nouveau, l’évolution du monde est mise en « Perspectives » (l’introduction), par Thierry de Montbrial, directeur de l’IFRI ; un tour d’horizon en exercice vertigineux. Le corps de l’annuaire se divise en 7 parties et 55 articles. La première partie, sous la direction de Jacques Mistral, s’intitule sobrement « économie mondiale » ; les 8 articles qui la composent répondent à des questions de fond. Le premier article, « Ajustement cyclique ou crise sévère ? » de J. Mistral, pose bien les données du problème. La seconde partie, intitulée « questions stratégiques » sous la direction d’Etienne de Durand, fort intéressante avec ses 7 articles, dont « Les métamorphoses de la guerre. L’âge des interventions limitées ». Trop limitée, avec 37 pages. Les cinq autres parties (« Amériques », « Asie-Pacifique », « Afrique », « Moyen-Orient » et « Europe / Russie ») et leurs 45 articles ferment la marche. Une surprise : la dernière partie est ouverte par un article de Philippe Moreau-Defarges, au titre provocateur : « Belgique – Kosovo, la fêlure » ! Cela nous rappelle la blague d’un faux journal télévisé belge de décembre 2006. Plus sérieusement, le séparatisme flamand inquiète, comme la somme des égoïsmes régionaux centrifuges menaçant la solidarité et l’unité de l’Europe. L’édition 2009 est plus nuancée que la précédente sur le « multipolaire » du monde.
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| La version 2008 du « Guide », la septième édition déjà, offre un menu de sept articles. Les deux premiers articles font le point de la FINUL II, deux ans déjà de mission plus « robuste » sous la résolution 1701, après vingt ans de présence au sud du Liban… Vient ensuite un article sur le nouveau statut (polémique) du Kosovo : de la construction étatique post-conflit. Un article sur la mission hybride de l’ONU et de l’UA au Darfour : « l’avant maintien de la paix » au Soudan. Un article sur les objectifs en matière de maintien de la paix et de sécurité de la CEEAC (Communauté économique des Etats d’Afrique centrale) ; on s’étonne de ne pas trouver d’article spécifique sur le MONUC (Congo), la principale mission de maintien de la paix actuellement en cours. Au total, il y a dans le monde plusieurs dizaines de milliers de militaires sous les casques bleus. Pas d’autres articles sur les nombreuses autres et diverses missions, comme UNFICYP à Chypre (depuis 1964), ni sur l’importante mission de la FIAS en Afghanistan (47.000 hommes), confiée à l’OTAN... Toutes ces données sont utilement reprises dans les chronologies, tables de chiffres et références. Enfin, deux articles complètent cet excellent ouvrage de référence : « Le coût des opérations extérieures de la France » et « Le jus in bello dans les opérations contemporaines de stabilisation. » | |
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