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The European Union and conflict prevention
by Félix Nkundabagenzi, Valérie Peclow and Caroline Pailhe

Depuis les traités de Maastricht (1992) et d’Amsterdam (1997), l’Union européenne tente de renforcer sa place sur la scène internationale. Différents types d’actions sont entrepris et/ou envisagés qui ont trait à la diplomatie traditionnelle, à la coopération au développement, à la gestion civile et militaire des crises et à la construction de divers partenariats avec d’autres régions du monde.

L’objectif de ce rapport, rédigé après les attentats du 11 septembre 2001 et la fin de la Présidence belge, a été de dresser l’état d’avancement des progrès enregistrés par l’Union européenne dans l’élaboration de ses instruments de politique extérieure et d’estimer la place qu’y prend désormais la prévention des conflits. En effet, tant au niveau des Etats que des organisations régionales et internationales, la prévention des conflits s’affirme aujourd’hui comme une préoccupation de politique étrangère. Depuis la moitié des années 90, elle s’inscrit à l’agenda de l’UE et a donné lieu, depuis fin 2000, à un début de corps de doctrine sur base de trois documents élaborés par ses plus hautes instances exécutives, repris en annexe de ce rapport1.

Cette évolution illustre indéniablement une prise de conscience grandissante de la volonté de l’Union de jouer un rôle de prévention dans le monde. Le Conseil et la Commission affirment de plus en plus que la multitude des actions extérieures de l’UE peuvent être mises au service de la prévention des conflits, qu’il s’agisse des instruments de politique commerciale, des accords de coopération, de l’aide au développement, de sa politique sociale et environnementale, de l’aide humanitaire fournie par Echo et par les Etats membres, des capacités civiles de gestion des crises, de ses instruments diplomatiques et de la coopération dans le domaine de la justice et des affaires intérieures.

Cependant, des divergences certaines se cachent encore derrière le concept de prévention des conflits auquel se réfère l’Union dans le cadre de la Pesc. En effet, les différents moyens de gestion civile et militaire des crises actuellement mis en place ne facilitent pas une vision claire des objectifs prioritaires et des mandats que l’Union souhaite privilégier dans ses relations extérieures. L’idée même d’une prévention des conflits reste floue et englobe, au gré des circonstances, des composants et des moyens différents, voire opposés, avec toutes les confusions entre instruments civils et militaires que cela entraîne.

Alors que le contexte international issu des événements meurtriers du 11 septembre devient plus sécuritaire que jamais, l’Europe se trouve à la croisée des chemins. Car il est clair qu’au-delà de la pléiade d’initiatives en matière de Pesc et de Pesd, c’est un choix de civilisation qui s’impose aux instances européennes. L’Europe s’apprête-t-elle à adopter un modèle sécuritaire alternatif qui privilégie les instruments « doux » de politique étrangère ou, au contraire, un système plus coercitif de type Otan ?

Face à ces questions, et en absence de tout débat démocratique sur le sujet, la principale conclusion que nous tirons de ce premier bilan est la nécessité pour l’Union européenne de clarifier ses objectifs et les mandats qu’elle entend assumer à l’extérieur de ses frontières. S’il est vrai que les instruments militaires devraient vraisemblablement permettre aux Européens de mener des opérations militaires de manière autonome, il n’en reste pas moins que sa plus-value sur la scène internationale canalise des instruments essentiellement civils. Afin d’asseoir cette plus-value, il est urgent que l’Union européenne et ses Etats membres renforcent les outils de prévention des conflits et de gestion civile des crises, adoptent une réelle volonté politique afin de privilégier le règlement pacifique des différents et y consacrent davantage de ressources.

 

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 L'Union européenne et la prévention des conflits
 Félix NKUNDABAGENZI, Valérie PECLOW, Caroline PAILHE, 72 p.
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