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DRC: Natural resources and arms sales
by Anne Renauld

Le financement des conflits par l’intermédiaire de l’exploitation des ressources naturelles n’est pas l’apanage de la République démocratique du Congo (RDC)1. En Afrique les rébellions angolaise et sierra-léonaise se sont servies des diamants pour alimenter leur guerre contre les forces gouvernementales. En Côte d’Ivoire, c’est le cacao et au Liberia, le bois, qui ont servi de monnaie d’échange. En Asie, pendant la guerre civile au Cambodge, les Khmers rouges ont également utilisé le bois et les pierres précieuses pour financer leur effort de guerre. Au Moyen-Orient, l’Irak a utilisé du pétrole pour acquérir l’armement déployé lors du conflit avec l’Iran puis avec le Koweït. Le conflit congolais, quant à lui, est caractérisé par une multitude de ressources2 qui font l’objet d’une exploitation illégale ou abusive et contribuent à la perpétuation de la guerre.

Le lien entre exploitation des ressources naturelles et financement du conflit congolais a été établi par un Groupe d’experts, mandaté par le Conseil de sécurité de l’Onu en juin 2000 pour rendre une série de rapports sur « l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses en RDC ». Ces diverses études ont analysé les mécanismes de pillage et d’exportation des divers produits par le biais de sociétés souvent occidentales, parfois belges.

Toutefois, il n’est pas aisé de prouver le lien direct entre exploitation de ressources naturelles et transferts d’armes. De par la nature même de la transaction, les informations sont difficilement accessibles. Pour réaliser cette étude, nous nous sommes basés sur des exemples fournis par le Groupe d’experts. Nous nous sommes également appuyés sur des documents émanant des autorités congolaises. Ces documents donnent ordre à une société parapublique d’exploitation de diamants de transférer d’importantes sommes d’argent sur des comptes de sociétés d’armement.

La première partie de cette étude tend à décrire le contexte dans lequel ces transferts d’armes ont eu lieu. En effet, une compréhension correcte du contexte global dans lequel s’inscrit l’exploitation des ressources naturelles est un préalable nécessaire afin de saisir les enjeux du conflit congolais. La deuxième partie, quant à elle, s’apparente à une étude de cas autour de cette société parapublique. Nous tenterons d’abord de définir dans quelle mesure ces transactions sont légales et aborderons ensuite la question de leur légitimité. Notre approche sera par conséquent non seulement juridique mais aussi éthique.

 

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 RDC : Ressources naturelles et transfert d'armes
 Anne Renauld, 34 p.
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