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Inde-Pakistan :
Forces militaires et nucléaires
en présence
par Françoise Donnay

L’Inde et le Pakistan n’ont pas adhéré au Traité de non-prolifération nucléaire et se sont déclarés « puissances nucléaires » au lendemain de leurs essais de 1998. Comme nous le rappelle le chapitre 1 de ce rapport du GRIP, si l’Inde a opté pour une politique de non-utilisation de l’arme nucléaire en premier (« nuclear no-first use »), ce n’est pas le cas du Pakistan, qui dispose de forces militaires conventionnelles moindres. Tous deux conçoivent l’arme nucléaire comme force de dissuasion mutuelle ; mais dans le cas indien, cette force de dissuasion s’exerce aussi vis-à-vis du grand voisin chinois.

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, on s’interroge de plus en plus sur la capacité des dirigeants de l’Inde et du Pakistan à maîtriser pleinement l’utilisation de leurs armes nucléaires, malgré la mise en place de structures de commandement et de contrôle. On craint en effet que ces armes ne tombent aux mains de va-t-en-guerre de l’armée indienne ou de celles d’Al-Qaeda, qui semble entretenir des relations étroites avec certains services de l’armée pakistanaise.

Le chapitre 2, qui retrace les derniers développements dans la région depuis les essais nucléaires de 1998, nous montre comment la situation est devenue explosive avec d’une part en Inde, l’accession au pouvoir du parti nationaliste hindou, et d’autre part, les nombreux attentats perpétrés par des mouvements islamistes pro-pakistanais au Cachemire ou en Inde. Des initiatives en faveur de la paix émaillent pourtant ces dernières années, alors qu’au Cachemire de plus en plus de voix se font entendre pour une solution politique du problème et le départ des djihadis. Les deux pays continueront à procéder à des essais nucléaires, y compris en période de tension extrême, et iront jusqu’à déployer certains missiles de part et d’autre de la frontière.

Le chapitre 3 tente de dresser l’inventaire de l’arsenal nucléaire des deux puissances. L’Inde et le Pakistan ont toujours refusé de dévoiler le nombre d’ogives nucléaires en leur possession : il était généralement admis jusqu’il y a peu que l’Inde en possédait le double de son voisin, il semblerait que ce ne soit plus le cas. Ces ogives peuvent être montées sur missiles ou emportées par avion de combat. Les deux pays développent les capacités balistiques de leurs missiles pour pouvoir pénétrer en profondeur la défense adverse et cherchent à se doter d’avions de combat à rayon d’action toujours plus large.

A côté de leurs armes nucléaires, New Delhi et Islamabad disposent de forces conventionnelles importantes, détaillées dans le chapitre 4. En termes d’effectifs, on est frappé par la taille des forces paramilitaires, surtout côté indien. En matière d’armement, la supériorité indienne est particulièrement visible sur mer : l’Inde a en effet décidé de développer de façon significative sa force navale, y compris sa capacité nucléaire. Les deux pays possèdent probablement une autre catégorie d’armement, non conventionnel : les armes biologiques et chimiques, même s’ils ont adhéré tous deux à des conventions internationales les interdisant.

Le chapitre 5 s’intéresse au budget consacré par l’Inde et le Pakistan à la défense, y compris à l’armement nucléaire. Si l’Inde a opté pour la production domestique maximale, elle recourt aussi aux importations, comme son voisin. La Russie représente encore 72 % des importations d’armes de l’Inde en 2000. Israël se positionnerait en deuxième place depuis peu, trouvant en New Delhi un partenaire stratégique clé dans sa lutte contre le terrorisme de mouvance islamique. Côté pakistanais, la Chine vient toujours en tête des importations militaires. Quant aux Etats-Unis, ils veillent à maintenir de bonnes relations avec le président Musharraf, leur allié stratégique contre Al-Qaeda, tout en courtisant de plus en plus l’Inde, immense marché potentiel pour les industries d’armement américaines.

La Belgique n’est qu’un fournisseur d’armes très marginal de l’Inde et du Pakistan ; en ce qui concerne l’exportation de matériel nucléaire, l’affaire Alstom de 1999 s’est conclue par l’adoption d’une ligne de conduite stricte en la matière.

 

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 Inde-Pakistan : Forces militaires et nucléaires en présence
 Françoise DONNAY, 22 p.
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